Rachida Dati mise en examen pour « corruption passive »

GLOBE ÉCHOS | 28/07/21 11:15

Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, est visée par une enquête menée par le Parquet national financier sur ses prestations de conseil en tant qu’avocate auprès de l’alliance automobile Nissan-Renault, présidée par Carlos Ghosn entre 2010 et 2013.

 

L’ancienne garde des Sceaux a été mise en examen mardi 27 juillet pour « corruption passive », « trafic d’influence passif » et « recel d’abus de pouvoir ». L’actuelle maire LR du 7ème arrondissement de Paris fait appel de cette mise en examen. Assurant que « tout a toujours été déclaré et contrôlé » lorsqu'elle était eurodéputée, Rachida Dati affirme avoir « apporté toutes les preuves de (son) travail » pour l'alliance Renault-Nissan.

 

Rachida Dati avait déjà échappé à ces poursuites en novembre, à l’issue d’un premier interrogatoire de seize heures devant les juges d’instruction, qui l’avaient alors placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Huit mois plus tard, elle a été reconvoquée pour une journée d’interrogatoire et mise en examen pour « corruption passive par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale », dans le cas présent le Parlement européen, où elle était élue, et « recel d’abus de pouvoir ».

 

L’affaire Carlos Ghosn

 

Depuis 2019, trois juges d’instruction sont chargés de mener cette enquête, en s’appuyant sur des contrats conclus par la filiale néerlandaise de l’alliance automobile Renault-Nissan avec Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, lorsque Carlos Ghosn était encore PDG du groupe. Mme Dati, niant toute irrégularité, aurait touché près de 900.000 euros d’honoraires en tant qu’avocate entre 2010 et 2013 alors qu’elle était également députée européenne.

 

Le Parquet national financier (PNF) avait auparavant ouvert une enquête préliminaire après une plainte déposée le 17 avril 2019 par une actionnaire de Renault. Cette plainte visait Rachida Dati, Alain Bauer, mais aussi Carlos Ghosn et son épouse.

 

Un lobbying caché ? 

 

La justice cherche en particulier à déterminer si les 900 000 euros d'honoraires touchés par Rachida Dati entre 2010 et 2013 correspondent à des activités déterminées ou s'il s'agissait d'un emploi de complaisance, ayant pu masquer des activités de lobbying, interdites pour les députés européens.

 

« Comme en 2019 [pendant la campagne pour les municipales], on tente d'entraver mon engagement dans les échéances qui s'annoncent ! », s’est exprimée Rachida Dati auprès du Parisien. Mais « ma conviction et ma détermination sont intactes. Je serai de ce combat », en référence à la primaire de droite pour la présidentielle de 2022. 

 

Par Aurélie Billecard, pour Globe Échos

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