Pegasus : comment le logiciel d’espionnage israélien a été découvert

GLOBE ÉCHOS | 19/07/21 15:43

Une enquête publiée dans plusieurs médias internationaux dénonce l’installation illicite de Pegasus, un logiciel-espion mis au point par une société israélienne, par un service de sécurité marocain. Plus de trente journalistes et patrons de médias français ont été visés. 

 

Dimanche 18 juillet, les médias Le Monde, The Guardian et The Washington Post ont publié une enquête sur un service de sécurité marocain qui a utilisé un logiciel-espion mis au point par la société de sécurité informatique israélienne NSO Group pour viser une trentaine de journalistes et de patrons de médias français.

 

Qu’est-ce que Pegasus ?

 

Pegasus est un logiciel capable de rentrer sur les téléphones, Apple et Google, d’en extraire les photos, messages, contacts, historique de navigation et peut accéder à la caméra et au micro du portable visé. C’est un logiciel d’espionnage très sophistiqué et totalement invisible. Créé par la société israélienne NSO, le logiciel est utilisé par des gouvernements autoritaires pour espionner des opposants politiques, des journalistes et des avocats. Il sert également d’outil de « soft power » à Israël.

 

L’organisation dédiée à la poursuite du travail de journalistes menacés Forbidden Stories et Amnesty International se sont procurés une liste de 50.000 numéros de téléphone présélectionnés par les clients de Pegasus en vue d’une éventuelle « infection ». En analysant les portables et en contactant leurs propriétaires, les deux organisations ont découvert que dans une grande majorité de cas, le logiciel d’espionnage était présent ou avait été sur leur téléphone.

 

NSO Group nie toute allégation

 

À la suite des allégations publiées le 18 juillet, NSO Group dément tout propos. Précédemment accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, la société continue d’affirmer que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. Cependant, il a été démontré par l’enquête que le service a été détourné de son usage premier et a été utilisé pour espionner des journalistes, des avocats et des membres de la société civile.

 

Par Aurélie Billecard, pour Globe Échos

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