Covid-19: les calendriers de réouverture et de vaccination en question, Macron parle vendredi

GLOBE ÉCHOS | 28/04/21 17:01

A quel rythme desserrer les contraintes sanitaires ? Faut-il ouvrir plus rapidement la vaccination aux moins de 55 ans sans condition ? En attendant une intervention vendredi d'Emmanuel Macron, les questions s'accumulent pour l'exécutif, confronté à un ralentissement qui traîne en longueur de l'épidémie de Covid-19.

Le chef de l'Etat présentera vendredi "les perspectives" de "sortie progressive" des restrictions anti-Covid, a annoncé mercredi le Premier ministre Jean Castex, à l'issue du conseil de défense sanitaire et du conseil des ministres.

M. Macron, qui s'est entretenu mardi avec une dizaine de maires, avait évoqué lundi un plan en plusieurs phases pour rouvrir les terrasses, les lieux culturels, les salles de sports et les restaurants entre la mi-mai et la fin juin.

Le projet de loi de sortie de l'état d'urgence sanitaire, adopté mercredi par le gouvernement, lui permettra encore jusqu'à fin octobre de restreindre les déplacements ou de fermer des commerces en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Son examen commencera dès la semaine prochaine au Parlement.

Les terrasses rouvriront-elles avant ou après le pont de l'Ascension (13-16 mai) ? L'heure du couvre-feu sera-t-elle décalée ? Quels musées pourront accueillir du public et avec quelle jauge, après plus de six mois de fermeture totale ? Les réouvertures seront-elles différentes selon les territoires ?

De nombreuses questions restent posées et l'attente d'une intervention du chef de l'Etat a relancé la machine à spéculations, au moment où d'autres pays européens, comme la Grande-Bretagne ou l'Italie, ont pu entamer une levée plus ou moins progressive des restrictions sanitaires.

- "Descente lente" -

Avec environ 30.000 cas positifs par jour en moyenne et près de 6.000 malades du Covid-19 toujours hospitalisés dans les services de réanimation, les indicateurs sanitaires restent dégradés en France. Mardi, 338 nouveaux décès de malades du Covid-19 ont été comptabilisés dans les hôpitaux, portant le bilan à 103.632 morts depuis le début de l'épidémie.

"Nous voyons une tendance à la baisse qui est plus lente qu'en novembre" et dont l'impact "ne se traduit encore que très timidement dans l'évolution du nombre de malades en réanimation", a résumé M. Castex.

"Les données nous indiquent qu'on a passé un pic, plus ou moins au début du mois d'avril, et on est en descente, mais cette descente est assez lente", a confirmé sur RTL l'épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm, Vittoria Colizza.

"Avec un R (taux de reproduction du virus) à 0,9" comme c'est le cas actuellement, "il nous faut un mois pour diviser par deux, plus ou moins, le nombre de cas" mais avec la réouverture des écoles depuis lundi, il faut s'attendre selon elle à "une diminution du ralentissement" de l'épidémie, ce qui "pourrait nous amener à un plateau".

- "Débrider" -

Dans ce contexte, la cadence de la vaccination reste un enjeu crucial pour le gouvernement, confronté à des demandes de plus en plus pressantes d'anticiper l'ouverture, fixée pour l'instant au 15 mai, des injections aux 50-55 ans sans conditions de comorbidité.

Une pression relancée par le constat que des rendez-vous restent libres dans certains grands centres de vaccination, comme au Stade de France.

"Je crois qu'il faut débrider la question de l'âge, parce que c'est quand même un scandale que des doses ne soient pas utilisées alors qu'il y a beaucoup de gens qui souhaitent se faire vacciner", a insisté la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur franceinfo.

C'est "prématuré" à ce stade, a répondu M. Castex à la sortie du Conseil des ministres, sans toutefois fermer la porte "à un élargissement des publics" s'il se confirmait qu'un "certain nombre de rendez-vous" disponibles n'étaient "pas honorés".

"Des créneaux libres, il n'y en a pas tant que ça", a voulu relativiser sur Europe 1 le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, qui a insisté sur la nécessité d'"aller chercher" les personnes non vaccinées dans les catégories éligibles.

A l'heure actuelle, la vaccination est ouverte à environ 25 millions de personnes, dont notamment les résidents des Ehpad, les plus de 55 ans, les 50-54 ans les plus fragiles et certaines professions ou personnes vulnérables.

Environ "14,3 millions de personnes ont reçu une première dose, donc ça fait plus de 20% des personnes de ce pays. Ce qui est bien mais encore loin du compte", a souligné M. Fischer.

 

Édité, par Guillaume Bati

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