F1: Lewis Hamilton, 92 victoires en F1, champion hors norme

GLOBE ÉCHOS | 25/10/20 19:36

Recordman --entre autres-- de victoires en Grands Prix de F1, créateur de vêtements, chantre de l'écologie et de la lutte contre le racisme, peut-être bientôt chanteur: Lewis Hamilton détonne dans le paddock par son éclectisme et son activisme.

Détenteur du record de pole positions (97) devant Michael Schumacher qu'il avait dépassé en 2017 dans ce domaine bien spécifique, le Britannique de 35 ans a aussi détrôné l'Allemand cette saison en nombre de podiums (161) et de victoires (92).

Il semble parti, aussi, pour égaler en 2020 son record de sept titres mondiaux et faire "entrer un peu plus le nom d'Hamilton dans l'Histoire" en dépit de ses origines modestes, de sa couleur de peau et des convenances du paddock.

Au-delà des chiffres, pour l'ancien grand manitou de la F1 Bernie Ecclestone, Hamilton et Schumacher, surnommé le "baron rouge", ne sont pas faits du même bois.

"Si vous ne saviez pas que Lewis est pilote, vous ne le devineriez jamais. Alors qu'en voyant Nelson (Piquet) ou +Schumi+, vous vous disiez: ce sont des pilotes", remarque "Mister E" pour l'AFP.

Souvent qualifié de "pop star", avec ses bijoux clinquants et ses innombrables tatouages, Hamilton s'est d'abord fait remarquer par son mode de vie jet-set, avant de gagner en substance.

- Racisme -

Au passage, le natif de Stevenage, une cité-dortoir au nord de Londres, a acquis une aura qui lui vaut d'être de loin le pilote le plus populaire sur les réseaux sociaux.

Ses précédents employeurs et les médias ont pu redouter que ses accointances avec les milieux de la mode (il signe des collections pour la marque Tommy Hilfiger) et de la musique lui nuisent. Mais l'intéressé, comme son patron chez Mercedes Toto Wolff, y voient une des clés de son succès sportif.

"Entretenir ma créativité me stimule, assurait Hamilton à l'AFP en 2018. Dans mon temps libre, j'essaye d'explorer car, tant que vous apprenez, vous stimulez votre esprit."

Premier pilote noir de l'histoire de la catégorie-reine du sport automobile (son père est né de parents originaires de la Grenade, sa mère est blanche, tous les deux ont divorcé quand il avait 2 ans), Hamilton a régulièrement évoqué le racisme auquel il a été confronté.

Après la mort de l'Afro-Américain George Floyd, victime d'une bavure policière en mai aux Etats-Unis, le sujet est devenu l'un de ses combats.

Au risque d'agacer par son insistance, le pilote a poussé la F1 à organiser une cérémonie avant le départ des GP et lancé une commission en Grande-Bretagne pour encourager la diversité dans un sport majoritairement blanc et masculin.

Auparavant, il s'était positionné en défenseur de la cause animale et de l'environnement, renonçant à son jet privé couleur rubis et devenant vegan.

Sa conversion a suscité l'ironie mais le Britannique n'en a cure.

"Notre empreinte carbone est certainement plus élevée que celle du citoyen lambda, mais cela ne veut pas dire que nous devrions avoir peur de parler des choses qui peuvent avoir un impact positif, et je prends toujours en compte l'influence que je peux avoir", répond-il.

- Musique -

Côté vie privée, après une relation très médiatisée avec la chanteuse Nicole Scherzinger, Hamilton, fervent catholique comme son idole Ayrton Senna, se fait désormais discret et apparaît plus souvent aux côtés de son bulldog français Roscoe que de potentielles compagnes.

C'est son père qui a initié le pilote, né le 7 janvier 1985, au karting, et qui a financé son début de carrière en cumulant plusieurs emplois. Après une brouille au début des années 2010, quand son fils a souhaité qu'il arrête de gérer ses intérêts, le paternel est revenu sur les circuits aux côtés de son autre fils Nicolas, également pilote et atteint d'infirmité motrice cérébrale.

Repéré à l'adolescence et soutenu par McLaren, l'Anglais a fait ses débuts en F1 en 2007 et conquis son premier titre mondial en 2008, à 23 ans, avec l'écurie britannique.

Mais c'est en 2014 qu'il est entré dans une autre dimension au volant de Mercedes archi-dominatrices à l'heure des moteurs hybrides. Sur cette période, le Britannique n'a laissé qu'un seul titre lui échapper (en 2016, pour son équipier Nico Rosberg) et, sur 133 courses, il en a remporté plus de la moitié (69).

S'il ne s'est pas encore réengagé avec Mercedes pour 2021 et au-delà, Hamilton insiste sur le fait qu'il est bien dans cette "famille" et n'a pas l'intention de disparaître des paddocks.

Et cela ne devrait pas l'empêcher d'aller voir ailleurs si l'herbe est aussi verte: l'Anglais a fini par admettre que c'est bien sa voix qu'on entend depuis 2018 sur la chanson "Pipe" de Christina Aguilera. Il envisage de diffuser un jour quelques compositions personnelles.

 

Afp, édité par Guillaume Bati

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