13ème édition du festival PAPJAZZ de Port-au-Prince : une première soirée en beauté

GLOBE ÉCHOS | 20/01/19 22:07

La 13ème édition d'un des grands événements culturels annuel d’Haïti, le festival International de Jazz de Port-au-Prince, réunissant de nombreux artistes de la tendance Jazz, d’Haïti et d’ailleurs, s’est officiellement ouverte ce samedi 19 janvier 2019 où plusieurs artistes ont foulé les planches de l’hôtel Karibe pour déballer leur répertoire, brassant à merveille le jazz dans un écrin de rythmes et de registres.

Lors de l’ouverture, la cour de l’hôtel Karibe était pleine à craquer. Différents partenaires dont le Ministère de la Culture représenté par son Directeur Général, Yves Pénel, le Directeur de Cabinet du Ministre Jean Michel Lapin, M. Pradel Henriquez, la Directrice à la Création Artistique et Littéraire, Stéphanie St. Louis, un parterre de journalistes ont attendu le coup d’envoi de l’événement tandis que les serveurs du luxueux hôtel niché au cœur du chic quartier Juvénat faisaient la navette entre les différents coins couverts d’arbres.

Il est 18h20 lorsqu'Antonio Serrano commence la soirée. « un grand nom du jazz flamenco au PAPJAZZ qui est aussi un important ambassadeur du meilleur jazz espagnol » a dit l’ambassadeur d’Espagne en Haïti, S.E.M Pedro José Sanz Serrano qui mentionne que c’est un grand privilège pour l’Espagne d’être le pays invité d’honneur du festival cette année. « À travers la musique d’Antonio, l’Espagne rapproche à nouveau les deux rives de l’Atlantique » a-t-il précisé.

Les mélodies interprétées par cet harmoniciste de jazz et de musique classique espagnole qui a représenté l'Espagne au Concours Eurovision des jeunes musiciens 1992 s’abreuvent du jazz de Toots Thielemans auquel il mélange des notes de flamenco et du blues pour le plaisir du public en 5 morceaux.

Plus tard dans la soirée, Sonny Troupé Quartet ADD 2 a fait vibrer l’assistance avec son rythme sur la base du gwo Ka (percussion, chant et danse de la Guadeloupe) traditionnel et moderne. Sonny Troupé développe à travers son style, le concept de « Reflets Denses » qui est le résultat de ses expériences aux Antilles, en Afrique, aux USA, et en Europe et de sa recherche sur le gwo Ka. Une musique chaleureuse loin des formats standards.

Sonny Troupé est un maître de musique derrière ses tambours. C’est un artiste à la fois discret, époustouflant de talent et d’énergie. Trois binômes où chaque instrumentiste est le reflet de l’autre, piano, basse et gwo ka. Un duo de saxophones pluriels, avec le ténor qui penche vers le jazz et la fusion alors que l’alto est plus baigné dans le gwo ka et la musique antillaise. Un guitariste expert des rythmiques et harmoniques ka. Le résultat est à la mesure de l’effectif. Outre les prestations des musiciens, l’album intègre au fil des plages des samples sous des formes variées. Chant du coq qui évoque le début du jour. Des extraits de texte pour voyager avec le public.

Terence Blanchard featuring The E-Collective a clôturé la première soirée du festival qui a fait cour comble. « La musique et l’art ont le pouvoir de changer les cœurs et les âmes», explique le compositeur et trompettiste américain Terence Blanchard – une conviction enracinée dans la musique de Blanchard et de son E-Collective.

Pour faire la transition des artistes ou des groupes musicaux, la bande à pied Follow Jah fait résonner son «rara». Créée en février 2001, cette bande à pied évolue à Pétion-ville, périphérie de Port-au-Prince, à l’occasion du Carnaval et autres fêtes traditionnelles et communautaires. Depuis 2012, Follow Jah anime les soirées du Festival International de Jazz de Port-au-Prince, avec les instruments caractéristiques du genre (banbou, cornets unitones de fer-blanc, tambour, tom, caisse et percussions multiples).

Cette année, le festival se déroule jusqu’au 26 janvier 2019. Les artistes qui s’y produiront proviennent de divers horizons : Europe, Amérique, Afrique et de la Caraïbe. Pas moins de 17 territoires sont représentés dont l’Allemagne, le Bénin, le Mexique, Israël, Congo, Cayenne, Suisse ou encore Haïti. Après le Brésil en 2017, c’est au tour de l’Espagne d’être à l’honneur.

Snayder Pierre Louis, correspondant Globe Échos en Haïti

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