Israël: la Cour suprême double la peine d'un policier israélien qui a tué un Palestinien

GLOBE ÉCHOS | 19/08/18 20:44

La Cour suprême israélienne a doublé dimanche la peine d'un policier israélien reconnu coupable du meurtre d'un adolescent palestinien en 2014, homicide filmé par la chaîne de télévision américaine CNN.

La plus haute juridiction israélienne a justifié cette décision en arguant que les neuf mois de prison ferme requis auparavant par un tribunal de district de Jérusalem contre Ben Deri étaient insuffisants au regard de la gravité de son acte.

Le garde-frontière israélien a reconnu avoir tué par balles le Palestinien Nadim Nouwara (17 ans), le 15 mai 2014, lors de manifestations à Beitunia, au sud de Ramallah en Cisjordanie occupée.

Les faits ont eu lieu lors de manifestations pour commémorer la "Nakba" ("catastrophe" en arabe) que représente pour les Palestiniens la création d'Israël en 1948 et la tragédie des 700.000 réfugiés qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres.

Ils ont été filmés par la chaîne de télévision américaine CNN. Sur les images, on peut voir un groupe de gardes-frontières, l'un d'eux tirant au moment où l'adolescent est touché.

Quelques instants auparavant, Nadim Nouwara avait été filmé en train de lancer des pierres sur les soldats israéliens.

Mais au moment où Ben Deri a tiré sur lui, il marchait simplement en direction de l'unité du garde-frontière, les mains le long du corps, a jugé la Cour suprême dans sa décision de dimanche.

Le policier a affirmé durant son procès qu'il s'était trompé de munitions, ayant tiré à balles réelles alors qu'il pensait avoir chargé son M-16 avec des balles en caoutchouc.

Mais la situation ne justifiait pas qu'il tire sur l'adolescent, même avec des balles en caoutchouc, a estimé la Cour.

Selon elle, la décision du tribunal rendue en avril dernier, condamnant Ben Deri à 9 mois de prison, ne reflétait pas "la gravité d'un tel acte".

L'organisation israélienne Honenou, classée à droite et qui représente légalement M. Deri a affirmé que cette décision pourrait "mettre en danger la motivation et les capacités opérationnelles de nos soldats".

Le ministre de la Défense Avigdor Liebermann a jugé que si M. Deri a peut-être mal agi, "cela ne veut pas dire que sa peine doit être alourdie".

Les forces de sécurité peuvent être la "cible de provocations, elles ont aussi des sentiments. Ce ne sont pas des robots", a-t-il dit à la télévision publique israélienne.

Globe Échos avec AFP

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