Résumé de la situation en Ukraine

GLOBE ÉCHOS | 25/01/22 18:48

En 2014, après le renversement à Kiev du régime pro-russe, Moscou avait annexé la région de la Crimée. Cela a été possible grâce à une opération menée par des forces spéciales sans écusson appelées « les petits hommes verts » puis s’est immiscé dans une rébellion pro-russe avec des militaires sans uniformes dans l’est du pays. La situation est restée instable bien qu’un régime davantage proche du modèle démocratique que soviétique se soit installé. 

La menace d’une invasion militaire russe en Ukraine n’a pas disparu. Cependant, Kiev trouve une certaine part de satisfaction. 

Au printemps 2021, débute une crise qui est devenue internationale avec le déploiement de 100 000 soldats russes aux frontières ukrainiennes. Le pays bénéficie du soutien de ses partenaires américains et européens. L’exemple du sommet, mercredi 12 Janvier, entre la Russie et l’OTAN l’a confirmé. L’Alliance a ainsi répété son refus d’autoriser à  Moscou un droit de regard sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine. 

 

Affaiblissement de l’emprise soviétique sur l’Ukraine

Moscou « n’a pas le droit de vote » sur l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, a insisté le ministre des affaires étrangères ukrainien. 

Depuis l’annexion de la Crimée par Moscou, les Etats-Unis ont octroyé plus de 2,5 milliards de dollars d’aide sécuritaire à l’ancienne république soviétique. 

Le gouvernement ukrainien a appelé à un sommet rassemblant Moscou, Paris et Berlin pour mettre fin au conflit avec les séparatistes pro-russes soutenus par le gouvernement russe. Une demande restait sans réponse. 

 

Ukraine : victime de cyber-attaques

 

Le vendredi 14 Janvier, de multiples sites gouvernementaux ukrainiens ont été la cible de cyber-attaques. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions entre Kiev, soutenu par l’Occident, et Moscou. L’Ouest accuse Moscou de prévoir une invasion du territoire ukrainien. Les sites de nombreux ministères étaient fermés dû à cette attaque. Aucune information ne révélait si des infrastructures informatiques ont été désactivées ou perturbées. Aucune fuite de données personnelles n'a été détectée. Pourtant, aucune revendication n’a été faite. L’Union européenne a affirmé soutenir Kiev et dit avoir mobilisé tous les moyens nécessaires. 

Le New York Times a révélé que le message posté sur les sites détournés, rédigé en russe, ukrainien et dans un polonais approximatif faisait référence aux groupes nationalistes ukrainiens de la Seconde guerre mondiale qui ont commis des massacres de polonais. Ce sujet est encore un objet de tensions entre l’Ukraine et la Pologne. Le but étant de fragiliser la relation entre Kiev et Varsovie. L’autre objectif du message était d’affaiblir la confiance des Ukrainiens dans leurs institutions en précisant que des informations personnelles avaient fuité. Pourtant, rien n’a encore été prouvé. 

 

Inquiétude sur les échanges américano-russes

 

Les Etats-Unis et Moscou ont ouvert une discussion à propos de l’Ukraine et de l'OTAN. La Russie étant opposée à l’entrée de l’Ukraine dans l’Alliance Atlantique mais pas explicitement. L’adhésion est impossible tant que la Russie n’autorise pas un élargissement de l’Alliance. 

L’Union Européenne tente de prendre place au sein de la discussion face à un rejet en bloc de la discussion de la part du gouvernement russe. Une discussion qui porte sur la sécurité continentale ukrainienne. L’ex-puissance du bloc de l’Est accuse l’Occident de ne pas apporter une réponse adéquate. 

Cette situation diplomatique délicate est due au fait que Vladimir Poutine se sent suffisamment fort pour imposer une nouvelle sphère d’influence russe. Les pays actuellement concernés ne sont pas libres de leurs orientations stratégiques. 

Finalement, Moscou observe de près les relations entre l’Ukraine et l’Occident car la peur que cette sœur russophone ne s’adapte plus facilement au modèle démocratique occidental qu’au modèle soviétique russe est omniprésente. L’Ukraine est dans une position de ne pouvoir espérer qu’un semblant de paix avec son voisin russe en acceptant une souveraineté limitée. Dans un contexte où la création de liens avec l’Union Européenne apparait déjà comme une trahison aux yeux du Kremlin. 

 

Par Sarah Hérent pour Globe Echos 

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