Don’t look up : une parodie de notre époque ?

GLOBE ÉCHOS | 18/01/22 22:55

Don’t look up : déni cosmique de Adam Mckay est un film sorti le 24 Décembre sur la plateforme de streaming américaine, Netflix regroupant Jennifer Lawrence et Leonardo Dicaprio à l’écran. 

Ce film met en lumière le déni que l’on peut rencontrer à notre époque sur l’urgence climatique. Il est encore parfois difficile pour les scientifiques et militants écologistes de se faire entendre sur les plateaux télévisés. 

Dans ce film, le réalisateur utilise le météore comme comparaison au réchauffement climatique. À l’aide de cynisme et d'absurde, il pointe du doigt notre capacité à agir face à une menace grave et imminente. Il montre également l’importance d’une prise de conscience. 

À travers le personnage joué par Jennifer Lawrence, on découvre le décalage qu’il peut exister entre la science, les médias et le pouvoir politique. Par les questionnements du personnage sur la bonne manière de s’exprimer et sa capacité à se remettre en question, cela nous renvoie à la nécessité de faire bonne impression dans les médias. Le contenu de ce que l’on raconte apparaît moins important que la manière dont on le raconte. Le physique avant l’intellect. 

Cela soulève un autre point : la formation dont bénéficient les scientifiques à s’exprimer dans les médias et la difficulté de leurs interlocuteurs à comprendre les informations. La vulgarisation des termes scientifiques n’est pas encore très répandue. 

Cette difficulté à se faire entendre est davantage perçue par les femmes scientifiques. Comme on peut le voir dans le film, lorsqu’une femme exprime ses émotions, elle est rapidement catégorisée d’hystérique, de folle et de nombreux termes péjoratifs dévalorisant ses propos voir même les invisibilisant. 

" Le contenu de ce que l'on raconte apparait moins important que la manière dont on le raconte"

Dans ce film, Adam McKay illustre les travers de la société et de la surconsommation, y compris la manière dont fonctionnent certains médias. À l'ère des réseaux sociaux, la désinformation se propage plus rapidement que les connaissances scientifiques largement établies. Par exemple, dans le film, les scientifiques se rendent sur un plateau télé après qu’une artiste mondialement connue soit demandée en fiançailles. Le sujet est à la une. La menace pour l’humanité passe en fin d’émission, à un moment où l’audience faiblit. 

Cependant, la comparaison est loin d’être parfaite. La réalité est bien plus complexe, plusieurs solutions face à la menace sont envisageables selon la rapidité de la prise de conscience mais aussi en fonction des aléas climatiques. Et les acteurs ne se limitent pas aux scientifiques, médias et pouvoir politique. De nombreuses organisations luttent contre le réchauffement  climatique. 

La satire et le rire sont de bons leviers pour susciter la réflexion et stimuler la curiosité. Le film permettra sans doute de toucher plus de personnes qu’un documentaire sur la situation climatique. 

 

Par Sarah Hérent pour Globe Echos

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