"Emmanuel Macron emmerde aussi les jeunes"

GLOBE ÉCHOS | 18/01/22 18:05

Voilà comment réagit la présidente de l’UNEF, syndicat étudiant de gauche après que le Président de la République est remis en cause le principe de la gratuité des universités. Cela pose donc la question de savoir si la gratuité de ces dernières peut durer. 

En présence de tous les présidents d’universités de France, Emmanuel Macron s’est exprimé jeudi soir lors d’une réunion où il semble en faveur d’une hausse des frais de scolarité afin de mieux financer l’enseignement supérieur. 

« On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants »

D’abord passée à l’as à cause de la grande grève de l’éducation nationale, cette déclaration a maintenant l’effet d’une bombe. Le raccourci est vite choisi par les candidats à la présidentielle. 

« La fac réservée aux gosses de riches, c’est le modèle américain » s’empresse de commenter Fabien Roussel. Anne Hidalgo parle de « brutalité sociale ». 

Une déclaration contestée par les étudiants

Bien que tout le monde s’accorde sur le problème de financement de l’université publique, cette annonce relance un débat sensible. Rendre l’université payante pour tous les élèves est une solution qui ne semble pas prendre en compte la grande précarité qui touche les étudiants. Cette même précarité qui a été mise en avant avec la crise sanitaire. Notamment dans un contexte où plusieurs milliards ont été accordés à la recherche alors que pour certains, une partie aurait pu être utilisée pour le bon fonctionnement des universités. 

Pour Pasquale Mammone, président de l’université d’Artois, une hausse des tarifs risque d’avoir de réelles répercussions sur les choix de poursuites d’études pour de nombreux étudiants qui peuvent, à l’heure actuelle, choisir de poursuivre de longues études. Si cette annonce prend forme, alors ce ne sera plus le cas pour beaucoup dont le tiers boursier. 

Les élèves boursiers bénéficient d’une totale gratuité de l’université mais ce n’est pas le cas pour les autres étudiants. Ces derniers se voient demander des frais d’inscription qui s’élèvent en moyenne à 260 euros par an, soit plus qu’en Allemagne. 

À trois mois de la présidentielle, le programme pour l’enseignement supérieur semble donc s’être déroulé. Pourtant, l’Elysée dément toute réforme à venir et n’envisage ce changement que comme une piste de réflexion. Pour le moment. 

 

Par Sarah Hérent pour Globe Echos. 

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