Confinement en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France: l'exécutif va trancher

GLOBE ÉCHOS | 18/03/21 10:28

L'Ile-de-France et les Hauts-de-France reconfinées pour le week-end ou même sur toute la semaine ? L'exécutif doit annoncer jeudi de nouvelles restrictions pour tenter de freiner la "troisième vague" de l'épidémie du Covid-19 qui va "taper très dur" jusqu'à la mi-avril selon Emmanuel Macron.

"On est, soyons clairs, dans une troisième vague largement due à la montée de ce fameux variant anglais. La situation est clairement critique. Ca va taper très dur jusqu'à la mi-avril", a souligné le chef de l'Etat mercredi soir lors d'une visioconférence avec des maires franciliens et d'autres régions.

C'est son Premier ministre, Jean Castex, qui doit annoncer jeudi à 18 heures ces nouvelles restrictions qui concerneront d'abord les 12 millions de Franciliens et les 6 millions d'habitants des Hauts-de-France, deux régions particulièrement touchées par la nette accélération de la circulation du virus en France, avec plus de 38.000 contaminations en 24 heures selon le dernier bilan.

Dès mercredi midi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense sanitaire, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a fait savoir que "des mesures supplémentaires", applicables dès ce week-end, seraient prises dans ces deux régions, tout en laissant entendre que les écoles y resteraient ouvertes.

Pas de nouvelles restrictions en revanche en PACA, où Nice et le littoral des Alpes-Maritimes sont déjà confinés le week-end.

La nature exacte des nouvelles "mesures de freinage", ainsi que leur durée, reste à déterminer et l'exécutif va continuer jeudi à consulter des élus pour peaufiner sa stratégie.

- Trois scénarios -

Alors que M. Macron promet des "décisions pragmatiques, proportionnées, territorialisées, nécessaires", son Premier ministre a évoqué trois scénarios devant les parlementaires mercredi: un confinement le week-end, un confinement comme au mois de novembre ou un confinement comme celui du printemps 2020.

"L'hypothèse d'un confinement national n'est pas envisagée à ce stade mais pas exclue" si les données continuaient à évoluer défavorablement, a rapporté le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner à l'AFP, confirmant que l'exécutif préférait pour l'instant une "logique territoriale et différenciée".

Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a, lui, affirmé sur BFMTV que deux options lui avaient été présentées par le ministre de la Santé Olivier Véran: "soit un confinement le week-end", comme celui qui prévaut actuellement dans le Pas-de-Calais par exemple, "ou un confinement comme au mois de novembre" durant toute la semaine.

Devant les élus, Emmanuel Macron a insisté sur la lassitude des Français et la nécessité de continuer à faire du sport en plein air. "On a quand même appris une chose à partir du premier confinement, c'est qu'être dehors c'est plutôt bon, si on ne fait pas de grandes fêtes ou on ne se met pas à aller boire de la bière dans des endroits communs", a dit le chef de l'Etat.

Il a aussi évoqué la difficulté de confiner le week-end l'Ile-de-France où "les gens rentrent tous les soirs tard chez eux".

Alors que toute la France est déjà sous couvre-feu, l'exécutif a tout fait pour retarder des restrictions supplémentaires.

Des transferts de malades vers des régions moins touchées ont été organisés, les hôpitaux déprogramment des opérations et mobilisent des lits des cliniques privées.

- Décision aussi sur AstraZeneca -

Mais ces déplacements de malades s'avèrent plus compliqués que prévu: seuls dix patients ont été transférés hors d'Ile-de-France en trois jours, selon le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, qui a indiqué qu'"à peine plus de 10%" des malades en réanimation étaient "suffisamment stables" pour cela et que des familles étaient réticentes.

Les chiffres restent mauvais: outre la hausse du nombre de contaminations, le taux d'incidence a de nouveau grimpé à 425 nouveaux cas de contamination pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours dans la région parisienne (505 en Seine-Saint-Denis), bien au-dessus du seuil dit d'"alerte maximale" des autorités sanitaires (250).

Au total, 4.219 malades du Covid-19 étaient en réanimation mercredi en France, alors que le pays a dépassé la barre des 91.000 morts.

Pour sortir de la crise, qui a coûté plus de 160 milliards d'euros l'an dernier selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, la France compte sur la vaccination de masse, freinée depuis lundi par la suspension surprise du vaccin d'AstraZeneca, dans le sillage de l'Allemagne.

"Nous avons des raisons de croire" que l'Agence européenne du médicament qui doit rendre un avis jeudi "continuera à autoriser l'utilisation du vaccin AstraZeneca", a assuré mercredi M. Attal en se disant "optimiste".

L'exécutif compte toujours parvenir à son objectif de vacciner 10 millions de Français d'ici la mi-avril. Echéance à laquelle Emmanuel Maron espère "une stabilisation" sur le front de l'épidémie, avant une "bascule vers une vie plus normale" à partir de "la deuxième quinzaine de mai".

 

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