Plusieurs compagnies aériennes clouent au sol leurs Boeing 777 après l'incident au Colorado

GLOBE ÉCHOS | 22/02/21 12:09

Plusieurs compagnies aériennes, dont l'américaine United Airlines et les deux principales japonaises, ont décidé de clouer au sol leurs avions commerciaux Boeing 777 dimanche et lundi, après le spectaculaire incendie de réacteur sur un appareil de ce type au-dessus du Colorado.

United Airlines, victime de l'incident, les deux grandes compagnies japonaises, JAL et ANA, ainsi que le transporteur aérien sud-coréen Asiana Airlines ont annoncé l'immobilisation de leurs appareils dotés d'un moteur similaire à celui qui a causé problème.

Elles suivent une demande du constructeur aéronautique américain Boeing qui avait appelé à clouer au sol 128 avions commerciaux de type 777 dans le monde entier.

L'autorité fédérale américaine de régulation de l'aviation (FAA) a ordonné des inspections supplémentaires sur certains Boeing 777.

L'Office national des transports et de la sécurité des États-Unis enquête également sur l'incident, au cours duquel personne n'a été blessé.

"Pendant que l'enquête est en cours, nous avons recommandé de suspendre les opérations des 69 avions 777 en service et des 59 avions en stock équipés de moteurs Pratt & Whitney 4000-112", a déclaré Boeing dans un communiqué.

United a déclaré qu'il avait volontairement retiré 24 Boeing 777 du service et s'attendait à ce que "seul un petit nombre de clients soit incommodé".

Japan Airlines (JAL) et All Nippon Airways (ANA) ont annoncé avoir immobilisé au sol respectivement 13 et 19 avions équipés de moteurs PW4000, mais avoir évité les annulations de vol en utilisant d'autres appareils.

Le ministère japonais des Transports a déclaré qu'il avait ordonné des inspections plus strictes du moteur après qu'un avion JAL 777 volant de l'aéroport de Tokyo Haneda à Naha, sur l'île d'Okinawa, ait eu des problèmes avec "un moteur de la même famille" en décembre.

Le ministère sud-coréen des Transports a indiqué qu'il n'avait pour l'instant pas l'intention d'immobiliser des avions, mais qu'il surveillait la situation.

Mais Asiana Airlines, seconde compagnie sud-coréenne, a déjà pris la décision de ne pas utiliser les 7 Boeing 777 dont elle dispose.

Quant à Korean Air, premier transporteur du pays, qui avait dans un premier temps déclaré à l'AFP avoir immobilisé ses six 777 équipés de moteurs PW4000, elle a affirmé attendre les directives officielles des régulateurs sud-coréens.

Dans un communiqué publié sur twitter, le responsable de l'autorité fédérale américaine de régulation de l'aviation, Steve Dickson, a indiqué qu'après consultation de son équipe d'experts en sécurité aérienne, il leur a demandé de publier une consigne de navigabilité d'urgence qui exigerait des inspections immédiates ou approfondies des avions Boeing 777 équipés de certains moteurs Pratt & Whitney PW4000".

 

- Coup dur après les déboires du 737 MAX -

Un Boeing 777-220 de la compagnie United Airlines, qui venait de décoller samedi de Denver (Colorado) pour Honolulu (Hawaï) avec 231 passagers et 10 membres de l'équipage, a dû faire demi-tour en urgence après l'incendie de son réacteur droit.

L'appareil a pu se poser sans encombre sur l'aéroport de Denver et aucun de ses occupants n'a été blessé.

Pendant que le Boeing regagnait l'aéroport, une pluie de débris, certains de grande taille, sont tombés sur une zone résidentielle de Broomfield, une banlieue de Denver. Personne n'a été blessé au sol, selon les autorités locales.

L'avionneur américain a connu un grave problème ces dernières années avec un autre de ses modèles, le 737 MAX. L'avion a été interdit de vol en mars 2019 après deux accidents qui avaient fait 346 morts, celui de Lion Air en Indonésie en octobre 2018 (189 morts) et celui d'Ethiopian Airlines en mars 2019 en Ethiopie (157 morts).

Après plus de 20 mois d'interdiction, une modification du logiciel de commandes de vols et la mise en place de nouveaux protocoles de formation des pilotes, l'appareil a été de nouveau autorisé à voler.

La pandémie de Covid-19 et ses conséquences catastrophiques sur le transport aérien international ont entraîné l'annulation de commandes portant sur des centaines d'appareils.

 

Guillaume Bati, Avec l'Afp

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