Trois militantes Femen déjouent la sécurité, pendant la cérémonies du 11-Novembre à Paris:

GLOBE ÉCHOS | 11/11/18 19:49

Trois militantes Femen sont parvenues à forcer la sécurité au passage de la berline de Donald Trump dans le convoi officiel des chefs d'État dimanche sur les Champs-Élysées, mettant à mal l'important dispositif déployé par les forces de l'ordre pour les commémorations du 11-Novembre à Paris.

L'incident a été diffusé en direct pendant un événement mondial sur fond de menace terroriste persistante alors que près de 10.000 policiers, gendarmes et pompiers ont été déployés pour sécuriser la capitale aux allures de camp retranché. Le ministre de l'Intérieur a néanmoins assuré que ni la sécurité du cortège ni celle du président américain n'avait été menacée.

"Elles ont été immédiatement neutralisées", a déclaré Christophe Castaner. Qualifiant leur irruption "sans arme et sans menace" d'"opération de communication visuelle" pratiquée par les Femen pour manifester, il a conclu: "L'essentiel c'est que la sécurité du cortège et du président des Etats-Unis n'a été en rien menacée".

Les mots "Hypocrisy parad", "Gangsta party" et "Fake peacemakers" inscrits sur leurs poitrines nues, les militantes ont sauté par-dessus les barrières dressées le long de l'avenue au moment où la voiture du président américain remontait les Champs-Élysées peu avant 11H00, sous les yeux de centaines de spectateurs.

Deux militantes ont été immédiatement interceptées par les forces de l'ordre après avoir sauté les barrières. Au même moment, une troisième Femen, positionnée seule un peu plus haut sur l'avenue, a elle réussi à courir jusqu'au milieu de la chaussée en frôlant presque le cortège officiel.

Cette militante, qui portait l'inscription "Fake peacemakers" (Faux pacificateurs), s'est brièvement immobilisée les bras en l'air face aux voitures officielles. Elle a été arrêtée par trois membres des forces de l'ordre dix secondes plus tard.

La préfecture de police a confirmé l'arrestation des trois militantes. Selon une source judiciaire, elles étaient en garde à vue pour "exhibition sexuelle".

"La France célèbre la paix avec cette cérémonie mais la moitié des chefs d'État invités sont responsables de la plupart des conflits dans le monde. Nous protestons contre la venue de Trump, Poutine, Erdogan, Mohammed ben Salmane Netanyahu", a expliqué à l'AFP peu après cet incident Constance Lefèvre, une militante Femen présente dans le public sans avoir pris part à l'action.

- "Risque terroriste" -

Interrogée sur France 3 Marlène Schiappa, la secrétaire d'État en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a estimé qu'"en période de menace terroriste, ce n'est pas (...) une bonne idée de s'amuser à enfreindre la sécurité".

La veille, un autre trio Femen s'était brièvement exposé sous l'Arc de Triomphe, seins nus et poing en l'air, en criant: "Welcome war criminals" (Bienvenue aux criminels de guerre), les torses peints du slogan: "Fake peacemakers, real dictators".

Elles ont été convoquées en mars en vue de leur comparution à un procès pour "exhibition sexuelle" devant le tribunal correctionnel de Paris, a indiqué dimanche une source judiciaire.

Ce mouvement féministe créé il y a 10 ans et qui entend dénoncer l'oppression politique et religieuse n'en est pas à son premier coup d'éclat, avec une méthode désormais célèbre : slogans sur leur poitrine dénudée, ces femmes trompent les services de sécurité du monde entier, se faufilent dans les foules pour crier leur message.

Dans un communiqué diffusé après leur action sur les Champs-Élysées, les Femen ont expliqué que "Trump, Poutine, Erdogan, ben Salmane et Macron avaient transformé le 11 novembre en un triste spectacle qui n'est divertissant que pour les criminels qui y participent".

Pour ces commémorations hors-norme du centenaire de la Grande guerre à laquelle participent des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, la France a pourtant mis en place un dispositif d'ampleur avec le déploiement d'environ 10.000 membres de force de l'ordre.

Les autorités ont justifié ces mesures en évoquant notamment le "risque terroriste" dans un pays frappé ces dernières années par une vague d'attentats jihadistes sans précédent, et celui de "la mouvance radicale".

A l'occasion d'un rassemblement anti-Trump qui a débuté à 14H place de la République à Paris, les autorités s'attendent à des débordements. Selon la préfecture de police, "200 à 400 activistes violents" sont susceptibles de se constituer en black blocs sur place et "peuvent entraîner avec eux quelques centaines de suiveurs".

Samedi, quatre sympathisants de l'ultradroite soupçonnés d'avoir évoqué un projet d'attaque visant Emmanuel Macron lors des commémorations du 11-Novembre entamée voici une semaine, ont été mis en examen après avoir été arrêtés mardi en Moselle.

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