Macron "au contact" du peuple avant de retrouver Theresa May dans la Somme

GLOBE ÉCHOS | 09/11/18 17:45

Emmanuel Macron s'est de nouveau rendu "au contact" des Français, payant sa tournée dans un bar PMU près de Lens vendredi, avant de retrouver la Première ministre britannique Theresa May dans la Somme sur un haut lieu franco-britannique de la Première Guerre mondiale.

Cette rencontre avec Mme May offre un avant-goût d'un week-end très riche qui marquera le point d'orgue du Centenaire de l'Armistice de 1918, en présence de dizaines de chefs d'Etat étrangers, dont le président américain Donald Trump, attendu vendredi soir à Paris.

La longue "itinérance mémorielle" du président, au programme souvent malmené par les interpellations des Français rencontrés tout au long de son périple parfois chaotique, reprend ainsi une dimension plus internationale et diplomatique.

En attendant, Emmanuel Macron est de nouveau allé "au contact" des Français qui n'ont cessé cette semaine de l'interpeller sur leur pouvoir d'achat, la hausse des taxes sur le diesel ou le montant des retraites, devant les caméras des chaînes d'information en direct.

Le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages, s'est ainsi arrêté dans un bar PMU de Bully-les-Mines, près de Lens (Pas-de-Calais). Prenant place derrière le comptoir, il a répondu, dans le calme, à des questions d'une cinquantaine d'habitants sur la formation des jeunes, les retraites, le chômage ou encore les prix des carburants, à une semaine d'un appel à bloquer les routes le 17 novembre.

- "aller au contact" -

"Il faut aller au contact de la colère. Il ne faut pas chercher à l'éviter, il ne faut pas chercher de réponse démagogique. Je sais contre qui j'étais au second tour", a déclaré le chef de l'Etat aux clients du Café de la Place où il s'était déjà rendu pendant la dernière campagne présidentielle.

Cette ville de 13.000 habitants avait voté au second tour de l'élection présidentielle de 2017 à 59,2% pour Marine Le Pen, la candidate du Front national (FN, devenu Rassemblement national depuis).

Un peu plus tôt à la sortie d'une visite d'un centre social, M. Macron était monté jusqu'au sommet d'un ancien terril à Loos-en-Gohelle, pour assurer qu'il avait senti, au cours de son périple, une crise morale, "très profonde" du pays, "ses divisions, ses peurs, qu'elles soient économiques, sociales ou plus identitaires".

Un million de personnes, sur six millions d'habitants des Hauts-de-France, vit sous le seuil de pauvreté (moins de 1.020€/mois). Avec un taux de chômage de 11,6%, la région est aussi la plus touchée par le chômage en France métropolitaine, selon l'Elysée.

M. Macron a dit avoir compris qu'il n'aurait "pas droit au répit" face aux "attentes" et aux "colères" des Français, d'autant qu'il était déterminé à "tenir le cap" de ses réformes pour la suite de son quinquennat.

- Trump à l'Elysée -

 

Il a ensuite accueilli Theresa May à Albert (Somme), pour un déjeuner de travail, avant de visiter avec elle la nécropole franco-britannique de Thiepval.

Ce mémorial massif de 45 mètres de haut, dédié aux armées britannique et française et aux combattants sud-africains, est le plus grand du Commonwealth dans le monde. Y sont gravés les noms des 72.000 soldats du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud portés disparus entre 1914 et 1918 dans la Somme.

M. Macron devait ensuite poursuivre son périple à l'Historial de Péronne puis conclure une table ronde avec des historiens de la Grande Guerre.

M. Macron rentre à Paris vendredi soir avant un week-end de commémorations de l'Armistice qui s'achèvera par un Forum pour la paix. Sont attendus une soixantaine de dirigeants mondiaux.

Samedi matin, il recevra le président américain Donald Trump à l'Elysée, avant de retrouver Angela Merkel dans l'après-midi dans la "clairière de l'Armistice", à Rethondes dans la forêt de Compiègne, où fut aussi signé en 1940 par Hitler la capitulation de la France.

Enfin dimanche 11 novembre, point culminant du Centenaire, aura lieu le Forum de Paris sur la paix, dans la Grande Halle de la Villette, afin de "rappeler la nécessité de défendre et renforcer le multilatéralisme mondial". Il rassemblera de nombreux acteurs de la gouvernance mondiale – États, organisations internationales, ONG, entreprises, syndicats, groupes religieux –, mais pas Donald Trump.

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