Florilège de déclarations du nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro

GLOBE ÉCHOS | 29/10/18 20:48

- "Je suis favorable à torture. (…) L’erreur a été de torturer et de ne pas tuer

- (Etant élu) je fermerai le Congrès et je donnerai le coup d’état le jour même. Je pars pour la dictature

- Je suis le seul député qui a voté contre tout projet des droits du travail pour les femmes de ménages

- Des politiques pour que la mortalité infantile arrête d’augmenter ? Cela a à voir avec l’alimentation de la mère, beaucoup de femmes enceintes n’ont pas d’hygiène buccale

- J’ai l’immunité pour dire que je suis homophobe. Avec grand orgueil

- Lula a annoncé hier un million de maisons populaires. J’aurai aimé qu’avec cette proposition soit aussi annoncé un million de ligatures et de vasectomies

- Sur Hitler : Il faut comprendre ce qui s’est passé à cette époque-là. Il avait le plan de dominer le monde et d’imposer sa race. Les vainqueurs d’une bataille imposent leur volonté. Et Hitler voulait imposer sa volonté. C’est logique, aujourd’hui on n’admettrait pas cela. À cette époque-là, c’était une autre histoire. Un seul homme voulait cela, et tous en Allemagne l’ont rejoint. (Journaliste : Pour vous, il y a quelque chose d’admirable chez Hitler ?) Professionnellement il a été un grand stratège. Quand tu as un général, ici au Brésil, ou dans n’importe quelle armée du monde, lui, le général, doit être prêt pour annihiler l’autre pays, pour détruire l’autre pays pour défendre son peuple

- Excuse-moi, à travers le vote tu ne changeras rien dans ce pays. Rien, absolument rien. Tu ne pourras changer, malheureusement, le jour où l’on engagera une guerre civile ici, à l’intérieur. En faisant un travail que le régime militaire n’a pas fait. En assassinant environ trente mille. À commencer par Fernando Henrique Cardoso (ex président du Brésil et qui se refuse aujourd’hui à soutenir le vote contre Bolsonaro) Non, il ne faut pas le laisser de côté. Oui, en assassinant. S’il y a quelques innocents qui vont mourir, c’est très bien. Dans n’importe quelle guerre, il y a des innocents qui meurent.

- Nous allons fusiller tous ceux qui soutiennent le PT ici, dans l’État du Acre (en faisant le geste d’une rafale de mitraillette)

- Sur l’esclavage, sur les noirs : Les Portugais ne mettaient même pas les pieds en Afrique. Ce sont les nègres eux-mêmes qui livraient les esclaves (…) Qu’est-ce que c’est cela d’avoir une dette historique avec les noirs ? (À une journaliste noire qui lui demande ce qu’il ferait si son fils tombait amoureux d’une noire) Écoute, nègre, je ne vais pas discuter promiscuité avec toi. Je ne cours pas ce risque, et mes fils ont eu une bonne éducation, et n’ont pas vécu dans des environnements comme sont lamentablement les tiens. (Le non de l'interveiweuse est Preta, ce qui en brésilien veut dire nègre. La traduction n'est pas exact dans sa littéralité, mais elle rend bien l'effet de discours) (…) (Les nègres) ne servent même pas pour procréer (…) Je ne rentrerai pas dans un avion piloté par un nègre. Je n’accepterai pas d’être opéré par un nègre

- Trump est en train de faire un excellent gouvernement dans son pays

- (à une femme députée qui l’interpelle) Je (ne) te viole pas parce que tu ne mérites même pas ça

- Quelques mesures si je suis élu : zéro budget pour les ONG qui défendent les droits de l’homme … Tout propriétaire rural aura le droit d’avoir des armes ...

- Où il y a une réserve indienne, il y a une richesse dans le sous-sol. Il faut changer cela …

Voici ce qu’a dit Bolsonaro par téléphone, lors de la manif de soutien à sa candidature le samedi 20 octobre – manif qui venait en contre-point à celle de gauche en soutien de Haddad :

"Cette bande (de gauche), si elle veut rester ici (au Brésil), elle devra se soumettre à la loi de chacun d'entre nous. Sinon, elle ira soit en taule, soit dehors du Brésil. Ces marginaux rouges (couleur du Parti des Travailleurs et du MST) seront bannis de notre patrie (...). Lula, tu vas pourrir dans la prison ! Mais ne t'en fais pas, bientôt, tu auras la compagnie de Lindenberg Faria (Sénateur du Parti des Travailleurs très actif pendant les élections et grand défenseur de Dilma au moment de sa destitution) pour jouer aux domino avec toi!  Puis Haddad, il est en chemin, mais ce ne sera pas pour te rendre visite, non ! Ce sera pour rester quelques années à tes côtés en prison. Vous vous aimez tellement, n'est-ce pas ? Eh bien, vous allez pourrir dans la prison ensemble ! Petralhada (bande du PT, parti des travailleurs) vous n'aurez plus de voix dans notre patrie ! J'effectuerai le plus grand nettoyage jamais vu dans l'histoire du Brésil. Vous verrez une armée fière qui travaillera en collaboration avec le futur du Brésil. Petralhada (bande du PT) vous aurez la police dotée d'un soutien juridique pour appliquer la loi sur votre dos. Quand à vous, les bandits du MST (Mouvement des Sans Terre) et MTST (Mouvement de Travailleurs sans toit) vos actions seront qualifiées tout de suite comme des actions terroristes! Folha de São Paulo, vous n'aurez plus un centime de la part du gouvernement ! (Folha de Sao Paulo : Quotidien qui vient de dévoiler un grand scandale concernant l'envoi illégal de milliers de fake news financé et pas déclaré par des grands entreprises et utilisés vraisemblablement par ce candidat pour salir l'image de Haddad.) Et quant à vous qui m'écoutez depuis l'Avenue Paulista (Avenue de São Paulo où se tenait la manifestation en faveur de son élection), vous êtes en train de sauver le Brésil ! Restez mobilisés !".

Pauvres brésiliens !

Guillaume Bati pour Globe Échos

derniers tweets